Le foie gras, une épidémie?

Nous sommes potentiellement tous concernés, même les enfants, oui vous avez bien lu, nos petits. Une personne sur trois souffrirait d’une stéatose hépatique, qu’on appelle plus vulgairement la maladie du foie gras, ou en anglais la NASH (non alcoholic steatohepatitis), ou encore NAFLD (non alcoholic fatty liver disease).  Les dommages à long terme sont très graves, représentant une cause de mortalité précoce.  En effet, si elle n’est pas prise en charge, la stéatose hépatique peut entraîner une cirrhose ou un cancer. Sachez également que vous pouvez avoir un foie gras même si vous ne consommez pas une goutte d’alcool, et même si vous n’avez pas le moindre symptôme, pas de douleur, pas de fatigue, et également si vous êtes mince.

D’où vient la maladie?

La maladie du foie gras est directement liée au style de vie moderne, à l’alimentation ou plutôt à ce que l’on nomme la malbouffe.  Il s’agit là d’un engraissement alimentaire, comme celui des oies ou des canards, qui résulte de la consommation excessive de sucres et de graisses trans del’alimentation industrielle, mais aussi de la consommation de céréales et autres féculents plusieurs fois par jour. Les produits industriels contiennent de larges quantités de sucre, de fructose et glucose sous la forme de sirops d’agave, de maïs, de riz, de fructose, de maïs, que l’on trouve dans les sodas et dans toutes les préparations sucrées, mais aussi dans presque tous les plats préparéssalés.

Bonnes graisses / Mauvaises graisses

Depuis des décennies, les messages du marketing et des medias diabolisent les graisses, soit-disant coupables de nous faire grossir et nous mettre ne danger d’accidents cardio-vasculaires. Nous avons ainsi été conditionnés à laisser de côté le moindre petit bout de gras dans une viande, à limiter la consommation d’oeufs, et à acheter des produits qui portent la mention « light ». Or le gras est très important pour nous et tous les gras ne sont pas à mettre dans le même panier. Il y a d’un côté les mauvais gras dont les gras transformés, et de l’autre les bons gras comme les huiles issues de première pression à froid et de qualité biologique sont nécessaires et qui participent au métabolisme des graisses. Certaines graisses saturées comme le beurre et le saindoux ne seraient pas si mauvaises pour la santé, c’est ce que les américains ont appelé le « French paradoxe » après avoir étudié les bilans de santé des populations du sud ouest qui consomment beaucoup de graisse, comme le confit de canard ou le cassoulet, et qui ne sont pas plus susceptibles aux crises cardiaque que la moyenne. Notre cerveau et nos parois cellulaires sont faits de gras et consommer du bon gras va permettre de nourrir la membrane de nos cellules.

Consommation excessive de sucre

Une fois dans l’organisme, le sucre se transforme en graisses et est stocké au niveau des cellules abdominales. Cette graisse est la plus dangereuse. Or le sucre est de nos jours consommé de façon excessive, environ 35 kg par an en France. A l’échelle de l’humanité sa consommation est très récente. Les fruits des temps anciens avaient une faible concentration en sucre, nos grands-parents ne mangeaient des desserts que le dimanche et il n’y avait pas de sucre ajouté dans tous les plats comme c’est le cas avec les produits industriels de nos jours.

Le fructose, sucre des fruits, n’engendre en principe pas de problème, s’il est consommé dans sa forme originale, c’est à dire cru, avec les fibres du fruit. Il devient en revanche redoutable quand il est consommé sous la forme de jus, car cela constitue un pic sucré qui arrive dans le sang. L’industrie agro-alimentaire utilise largement le fructose, sous forme de sirop maïs, d’agave, de saccharose dans de nombreux produits transformés notamment dans les sodas et autres boissons sucrées.

Comment le foie devient-il gras?

Lorsque le foie reçoit du glucose sous forme d’aliments sucrés ou raffinés, il les transforme en glycogène et le stocke pour le convertir à nouveau en glucose lorsque l’organisme en a besoin, pour un effort physique par exemple. Mais lorsque l’apport est excessif et que les réserves ne peuvent accueillir les surplus, ce glucose va être transformé en triglycérides qui vont être stockées dans les tissus adipeux et dans les hépatocytes, les cellules du foie.

Le foie devient alors gorgé de graisse, ce qui provoque une inflammation, la plupart du temps silencieuse car cette inflammation n’est associée ni à des symptômes ni à des douleurs. Lorsque l’inflammation devient chronique, le foie passe à un stade fibreux et une destruction progressive des cellules et de la fonction hépatique s’installent. Des années d’inflammation chronique vont évoluer vers une cirrhose, une insuffisance hépatique et, au stade ultime, le cancer.

A un niveau plus général dans le corps, la stéatose hépatique accélère le vieillissement de l’organisme, augmente le risque de démence, de maladie d’Alzheimer, d’AVC.

L’infiltration graisseuse du foie va entrainer également une accumulation
secondaire de graisse vicérale dans et autour des organes digestifs, y compris dans le pancreas, ce qui causera une insulino résistance, et donc du diabète.

Quels sont les signes extérieurs d’un foie gras?

Le foie gras entraînant une augmentation de la graisse viscérale, l’aspect bombé de l’abdomen et un tour de taille augmentés sont une indication qu’il serait bon de procéder à quelques examens. Mais attention, certaines personnes peuvent être maigres tout en ayant un foie gras. L’apnée du sommeil, les maux de tête, une baisse d’appétit, des nausées fréquentes sont autant de signes possiblements liés à une stéatose hépatique.

Quels outils pour déceler la présence d’une stéatose hépatique?

IRM, écographie ou scanner sont les outils les plus fiables. La prise de sang quand à elle devra coupler plusieurs critères comme une élévation des triglycerides, de la glycémie à jeun, de l’hemoglobine glyquée, et d’enzymes hepatiques ALAT, ASAT et gamma GT.

La stéatose hépatique est-elle réversible?

Oui et c’est encourageant. La principale mesure à prendre est un rééquilibrage alimentaire, qui consciste à diminuer fortement ou totalement l’apport de glucides et de mauvaises graisses, à privilégier les aliments à index glycémique bas de façon à diminuer la résistance à l’insuline. Le jeûne interittent et prolongé (48h ou plus), est aussi un moyen très efficace pour provoquer un dégraissage du foie. L’hygiène de vie est importante elle aussi, il faudra donc lutter contre la sédentarité et miser sur une pratique d’exercice physiquerégulière et adaptée.  Apprendre à gérer son stress et ses émotions, sera crucial, surtout chez les personnes sujettes aux comportements alimentaires compensatoires et compulsifs.

Que faire de plus?

Un suivi professionnel est grandement conseillé. La naturopatie aidera à protéger le foie et à activer les fonctions hépatiques, tout en prenant grand soin de la santé digestive dans son ensemble, pour réparer la muqueuse intestinale devenue très souvent perméable dans le cadre de cette maladie. Une supplémentation contribuera à faire baisser l’inflammation et a améliorer le métabolisme.

Si vous pensez que votre foie pourrait bénéficier d’une évaluation, appelez la Clinique Alostase pour uen consultation avec moi. Tel +351 934 363 040.

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